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Allemagne : gouvernement et partenaires sociaux sont conscients des lacunes du chômage partiel pour les secteurs non industriels

Par Thomas Schnee. Publié le 19 mars 2020 à 15h20 - Mis à jour le 19 mars 2020 à 16h46

Comme l’a fait comprendre à mi- mots Angela Merkel dans une intervention télévisée hier 18 mars au soir, l’Allemagne est au bord de déclencher la phase de confinement total (Fédéralisme oblige, si une décision en faveur du confinement est prise au plus haut niveau de l’Etat fédéral, ce sont néanmoins les Länder, souverains sur la question, qui seront chargés de la mettre en œuvre). De leur côté, les grands constructeurs automobiles, suivis progressivement de leurs sous-traitants, ferment leurs usines allemandes et européennes pour des durées de deux à trois semaines, dans un premier temps. De leur côté, les ministres de l’économie et de l’Emploi ont rencontré hier les partenaires sociaux pour étudier la manière d’amortir une situation de chômage partiel qui s’annonce bien plus massive qu’en 2008/2009 et où les salariés de très nombreuses entreprises et secteurs vont connaitre une baisse de salaire forte et durable. Si la semaine dernière déjà, le Parlement allemand a voté une loi (v. dépêche n° 11722) mettant en place un accès facilité à des mesures élargies de chômage partiel, les ministres et partenaires sociaux s’inquiètent des effets durables de la baisse du niveau des revenus, notamment dans des secteurs où les salaires de base sont nettement inférieurs à ceux de l’industrie. En effet, le chômage partiel implique une prise en charge des salaires par l’Agence pour l’emploi à hauteur de 60 % à 67 % du salaire net. Dans les grandes entreprises, un complément est pris en charge. Mais ce n’est pas le cas pour les millions de PME qui forment le gros du tissu économique allemand. « Lors de la crise de 2008/2009, nous avons surtout eu des cas d’entreprises industrielles avec des taux de chômage partiel allant de 30 % à 50 % des effectifs. En revanche, la crise actuelle va toucher tous les secteurs avec des entreprises qui seront parfois à 100 % de chômage partiel, possiblement pendant plusieurs mois », a résumé hier le ministre de l’Emploi Hubertus Heil à l’occasion de ce « grand sommet » avec les partenaires. Hier, aucun dispositif précis d’amélioration du chômage partiel, qui reposerait en grande partie sur une contribution accrue des employeurs, n’a encore pu être présenté. Le ministre de l’Economie, Peter Altmaier, a cependant promis que la réponse ne se ferait plus attendre très longtemps. En attendant, Berlin a annoncé des aides financières rapides pour les entreprises en manque de liquidités. L’Etat fédéral se portera ainsi garant pour des crédits « passerelles » à hauteur de 460 milliards d’euros. Il a enfin annoncé jeudi matin que 40 milliards€ d’aide seraient mobilisés pour aider les travailleurs indépendants et les micro-entreprises.

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