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Travail forcé : malgré des efforts, l’électronique toujours mauvaise élève

139 tombes découvertes et des camps à l’abandon susceptibles d’avoir abrité des centaines de personnes. Fin mai, la Malaisie a une nouvelle fois été confrontée à une réalité qui la ronge depuis des années : le trafic de migrants, qui aboutit souvent à du travail forcé. Mais elle n’est pas la seule. Chine, Vietnam, Cambodge, Thaïlande mais aussi Singapour ou Taïwan… Nombre de pays asiatiques sont concernés par ce phénomène d'abus multiforme. Boostée par l’explosion des smartphones, tablettes et autres gadgets, la filière électronique, en pleine expansion, est devenue un des secteurs les plus à risque pour les droits de l’homme au travail.

Par Jessica Agache-Gorse. Publié le 29 juin 2015 à 11h28 - Mis à jour le 29 juin 2015 à 16h22

En 2013, l’Organisation Internationale du Travail estimait à près de 21 millions le nombre de victimes du travail forcé dans le monde. En Malaisie, près d’un tiers des quelques 350.000 employés du secteur électronique travailleraient dans des conditions proches de l’esclavage, selon une étude choc publiée en 2014 par l’ONG Vérité*.

Le phénomène d’exploitation se déplace. « Nous avons mené plusieurs campagnes sur ce sujet, notamment auprès des grandes entreprises concernées mais il y a toujours beaucoup de problèmes car l’industrie électronique s’est fortement développée», confirme Pauline Overeem, coordinatrice internationale du réseau GoodElectronics qui milite depuis 2006 pour que les droits de l’homme soient respectés dans cette filière. Et «la situation va empirer car de plus en plus de produits sont issus de l’électronique et que le phénomène d’exploitation se déplace souvent d’un pays à l’autre, prévoit-elle. Le travail forcé peut en plus prendre des formes très différentes. Par exemple, en Chine, il y a ce phénomène du «travailleur étudiant» forcé à travailler comme ouvrier régulier pendant un ou deux ans, juste pour être sûr que son diplôme soit validé. Il est difficile de savoir quelle est l’ampleur d’un problème comme celui-là parce que les organisations des droits de l’homme et les syndicats n’ont pas beaucoup d’espace pour agir et s’exprimer.…

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